Vue d’ensemble :

Le rôle indispensable  du cerveau dans l'audition

Après que notre oreille a capté les sons entrants et que la cochlée les a transformés en impulsions électriques, c'est seulement à ce moment que commence le véritable "travail d'audition". Notre cerveau doit alors décrypter, analyser et interpréter ces impulsions électriques très complexes, et ce, en un temps record.

Un couple souriant est assis sur un canapé

Le cortex auditif : petit, mais surprenant

Le cortex auditif (aussi appelé centre de l'audition), pas plus gros que l'ongle du pouce, se situe dans les méandres du cortex cérébral.

Nous disposons de deux centres de l'audition (cortex) : un dans l'hémisphère gauche et l'autre dans l'hémisphère droit. Chacun se compose de onze « champs auditifs » qui, une fois associés, permettent de comprendre une large gamme de fréquences sonores.

À titre d'exemple, le cortex auditif gauche joue un rôle crucial dans l'interprétation, soit la reconnaissance, des signaux acoustiques. Les scientifiques ont également pu mettre au jour qu'un échange intense et permanent existe entre les deux hémisphères.

En premier lieu, le centre de l'audition décompose les ondes sonores perçues sous forme de signaux neurologiques pour en tirer les composantes principales :

  • La hauteur du son (fréquence)
  • La puissance du son (amplitude).

Ensuite, il compare la forme des ondes analysées avec les modèles mémorisés (souvenirs). Le cerveau est ainsi capable de reconnaître l'origine du son et l'importance à lui donner. Cette capacité de sélection entre les bruits pertinents et superflus se situe dans l'hémisphère gauche du cerveau.

Toutefois, nous pouvons influencer cette décision, en nous concentrant sur un bruit en particulier, par exemple sur un instrument particulier dans un orchestre.


Le cortex auditif ne dort jamais

Même si nous dormons profondément et depuis longtemps, notre centre de l'audition n'est jamais totalement mis en sommeil.

Afin que le cerveau et le corps puissent se reposer, la plupart des bruits entrants sont occultés. Néanmoins, lorsqu'un bruit potentiellement important arrive à nos oreilles, nous nous réveillons aussitôt, comme un parent qui entend son bébé pleurer.


Le cortex auditif agit comme une protection auditive naturelle

Le cortex auditif façonne également une sorte de filtre naturel qui nous protège jour et nuit contre les surcharges sensorielles. Ce pare-feu interne est indispensable à notre bien-être et à notre santé.

Néanmoins, pour que le centre de l'audition puisse remplir sa fonction de filtre, le bon fonctionnement des oreilles est essentiel. Il est donc très important de prendre soin de son ouïe et de la protéger en conséquence.

Si jamais vous pensez souffrir d'une perte auditive, il faut rapidement consulter un audioprothésiste. En effet, parfois il est trop tard pour profiter d'une compensation auditive à l'aide d'un appareil. La raison : notre cerveau oublie l'audition s'il n'est pas exposé à suffisamment de sons pendant une longue période.

L'effet "cocktail party"

Les environnements bruyants qui mêlent des bruits différents représentent toujours un défi pour notre cerveau. C'est particulièrement le cas dans des endroits où un grand nombre de personnes parlent simultanément (par exemple dans un bar). Pour les personnes souffrant d'une perte auditive, il peut être impossible de suivre une conversation normale dans ce type d'environnement. Cet effet "cocktail party", comme on l'appelle, est un phénomène fréquent et avant-coureur lors d'une déficience auditive.

Du bruit à l'interprétation : comment notre cerveau interprête les sons ?

Les paroles qui atteignent notre oreille ne sont autres qu'un mélange d'ondes sonores complexes. Pour les décomposer et les décrypter, le cerveau doit travailler intensément.

Ce dernier semble parvenir à l'interprétation de la parole presque sans effort, et ce, à un rythme effréné.

Même les technologies numériques les plus modernes ne peuvent rivaliser. À l'heure actuelle, notre capacité auditive est telle qu'aucun programme de reconnaissance vocale ne peut reconnaître des paroles dictées, de façon aussi fiable et rapide qu'un humain.

 

Les sens collaborent

Non seulement les deux centres de l'audition communiquent dans notre cerveau, mais tous nos sens sont également liés les uns aux autres.

C'est ce que des études ont démontré : chaque individu dispose de la faculté naturelle de lire sur les lèvres. Dès que l'on voit des mouvements de lèvres, notre centre de l'audition s'active, même quand il plane le silence le plus complet.
 

Acouphènes : soliloque des cellules nerveuses

La capacité étonnante de notre cerveau à isoler et à amplifier les sons pertinents peut également se retourner contre nous.

C'est supposément le même mécanisme qui se cache derrière l'apparition d'acouphènes, qui accompagnent souvent l'hyperacousie.

Concrètement, lorsque certaines fréquences sont de moins en moins perçues par le centre de l'audition en raison d'une perte auditive, elles sont « amplifiées ». Ainsi, un son est généré dans le cerveau, sans qu'il existe.

Les acouphènes ne se manifestent donc pas à cause d'une déficience de l'oreille, mais plutôt du fait de modifications dans le cerveau. Certains experts qualifient les bourdonnements d'oreilles comme le « soliloque des cellules nerveuses ». Si vous pensez souffrir d'acouphènes, nous vous recommandons d'aller consulter un médecin ORL.

Il est primordial d'entraîner son audition

Les personnes souffrant d'une baisse d'audition ont bien souvent des difficultés à comprendre des paroles prononcées dans des environnements bruyants.

Bonne nouvelle : un entraînement de l'ouïe associé à des systèmes auditifs dernier cri peuvent vous aider. Cela peut apporter une amélioration significative en remettant en route le filtre auditif dans le cerveau.

Si vous souhaitez en savoir plus à ce sujet, vous pouvez consulter tous nos articles sur l'audition et la perte auditive.


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Les informations contenues dans cet article sont uniquement destinées à des fins éducatives et informatives. Ces informations ne doivent pas remplacer l’avis d’un professionnel de la santé ni s’y substituer. Si vous avez des questions concernant votre santé, vous devez toujours consulter un médecin ou un autre professionnel de la santé.