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La phonophobie et la misophonie

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La phonophobie et la misophonie

5 min.

santé auditive

Date de publication : 18 juillet 2019

Certaines personnes ressentent une irritation intense ou une gêne marquée face à des sons qui semblent pourtant anodins pour d’autres. Il peut s’agir d’un proche ou de vous-même. Ce type d’intolérance ne reflète pas nécessairement un trouble de l’audition. En réalité, la phonophobie et la misophonie sont des troubles psychiques pouvant avoir un retentissement important sur la qualité de vie.

Vous souhaitez mieux comprendre la phonophobie et la misophonie ? Poursuivez votre lecture pour découvrir leurs symptômes et les approches thérapeutiques disponibles.

Qu’est-ce que la misophonie ?

La misophonie se caractérise par une réaction anxieuse ou colérique intense à certains sons spécifiques. Dans les formes sévères de misophonie, on parle également de phonophobie.

En contexte clinique, la misophonie est parfois confondue avec l’hyperacousie, bien qu’il s’agisse de deux pathologies distinctes. L’hyperacousie est une hypersensibilité auditive à l’intensité du son, souvent mesurable audiométriquement, tandis que la misophonie est une intolérance émotionnelle à des sons spécifiques, indépendamment de leur volume. Cette distinction est essentielle pour orienter correctement le diagnostic et éviter les erreurs de prise en charge.

Chez les personnes concernées, la perception d’un son déclencheur, par exemple le bruit des couverts raclant une assiette, peut provoquer :

  • une montée de stress,
  • une tachycardie,
  • une sudation excessive,
  • voire un effondrement nerveux aigu.
  • Les bruits forts et soudains sont souvent en cause, notamment :
  • les klaxons,
  • les sirènes (ambulances, pompiers),
  • les feux d’artifice,
  • ou encore le vacarme urbain.

Symptômes fréquents de la phonophobie

  • attaques de panique,
  • épuisement nerveux,
  • palpitations (tachycardie),
  • hyperhidrose (transpiration excessive),
  • stress chronique,
  • nausées,
  • sensations vertigineuses,
  • douleurs somatiques inexpliquées,
  • évanouissements.

Chez certains patients, la simple anticipation du bruit déclencheur peut suffire à induire une réaction physiologique intense. On parle alors de réponse conditionnée ou d’anxiété anticipatoire, fréquente dans les troubles anxieux. Ce mécanisme peut mener à un isolement social progressif, voire à une phobie sociale secondaire, notamment lorsque les sons sources sont liés à la présence d’autrui (mastication, respiration, bruits de clavier, etc.).

Comment traiter la phonophobie et la misophonie ?

Bien qu'une irritabilité accrue puisse être secondaire à une perte auditive, la phonophobie et la misophonie ne sont pas des troubles sensoriels : elles ne relèvent pas d’une atteinte de l’appareil auditif.

Néanmoins, une consultation chez un oto-rhino-laryngologiste (ORL) est essentielle pour :

  • écarter toute pathologie auditive sous-jacente,
  • envisager une thérapie d’habituation aux sons ou aux acouphènes.

Ces troubles relèvent principalement de réactions phobiques inconscientes. L’hypersensibilité aux sons quotidiens résulte souvent d’un conditionnement émotionnel irrationnel.

Une approche multidisciplinaire est donc recommandée

  • logopèdes (orthophonistes),
  • psychiatres,
  • psychothérapeutes spécialisés en troubles anxieux.

Il n’existe pas à ce jour de traitement curatif définitif. Toutefois, un accompagnement thérapeutique bien ciblé permet :

  • d’améliorer la tolérance aux sons déclencheurs,
  • de préserver la qualité de vie du patient.

Un trouble auditif ou un trouble psychique ?

Comme précisé, ni la misophonie ni la phonophobie n’impliquent une déficience auditive. Cependant, dès l’apparition des premiers symptômes, il est indispensable de consulter des spécialistes pour poser un diagnostic différentiel précis et orienter vers un traitement adapté.

Avec une prise en charge appropriée, la personne souffrant de ces troubles peut progressivement :

  • reprendre le contrôle de ses réactions émotionnelles,
  • retrouver un quotidien plus apaisé.

Plusieurs études récentes, dont celles publiées dans le Journal of Affective Disorders, suggèrent une co-occurrence fréquente entre misophonie et troubles obsessionnels-compulsifs (TOC), anxiété généralisée ou traits de personnalité borderline. Cette comorbidité doit être explorée via une évaluation psychiatrique approfondie, et dans certains cas, une IRM fonctionnelle peut être envisagée pour étudier l’hyperactivité des circuits neuronaux impliqués dans la régulation des émotions (amygdale, cortex préfrontal).

Et si c'était autre chose ?

Vous ne vous reconnaissez pas dans ces symptômes ? Il est alors possible que votre difficulté soit liée à un autre trouble.

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Foire aux questions : misophonie

Comment faire la différence entre misophonie et hyperacousie ?

La misophonie correspond à une intolérance émotionnelle ciblée à certains sons du quotidien (déglutition, respiration, clavier…), tandis que l’hyperacousie est une sensibilité excessive à l’intensité sonore globale. La première relève d’un trouble du traitement émotionnel, la seconde d’un trouble du traitement auditif. Un bilan chez un ORL, parfois complété par une évaluation neuropsychologique, permet d’objectiver cette différence.

La misophonie est-elle reconnue comme une maladie ?

À ce jour, la misophonie n’est pas officiellement classée comme une entité diagnostique autonome dans le DSM-5 (manuel de référence en psychiatrie), mais elle est de plus en plus documentée dans la littérature scientifique. Elle peut être prise en charge comme un trouble anxieux ou comme un symptôme associé à des pathologies telles que les TOC ou la phobie sociale.

Existe-t-il des médicaments efficaces contre la misophonie ?

Il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique à la misophonie. Toutefois, certains patients bénéficient de traitements anxiolytiques ou antidépresseurs prescrits dans le cadre de troubles anxieux associés. La prise en charge repose avant tout sur la psychothérapie (TCC, thérapies d’exposition, EMDR), parfois complétée par une rééducation auditive ou des techniques de pleine conscience.

La misophonie peut-elle s’aggraver avec le temps ?

Oui, en l’absence de prise en charge adaptée, la misophonie peut s’intensifier et impacter la vie sociale, professionnelle ou familiale. L’évitement progressif des situations déclenchantes, combiné à l’anticipation anxieuse, favorise un cercle vicieux. Un accompagnement précoce limite ce risque et améliore le pronostic.

Un enfant peut-il souffrir de misophonie ?

Absolument. Bien que la misophonie soit souvent identifiée à l’adolescence ou à l’âge adulte, certains enfants présentent dès le plus jeune âge une hypersensibilité sonore ciblée. Une consultation auprès d’un ORL pédiatrique ou d’un pédopsychiatre permet d’évaluer le trouble et d’accompagner l’enfant sans dramatiser ses réactions.

Auteur

AuditionSanté


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