Syndrome de Pendred : causes, symptômes et traitement

Syndrome de Pendred : causes, symptômes et traitement
12 min.
Date de publication : 9 décembre 2025
9 décembre 2025
Le syndrome de Pendred est une maladie génétique rare qui associe troubles auditifs et atteintes thyroïdiennes. Souvent détecté dès l’enfance, il influence à la fois l’audition, l’équilibre et parfois la croissance de la thyroïde.
Mieux comprendre son fonctionnement permet d’agir plus tôt, de limiter ses complications et d’accompagner au mieux les personnes concernées.
Dans ce guide, Auditionsanté vous aide à mieux identifier le syndrome et à comprendre comment il se manifeste et se traite au quotidien.
Sommaire
- Comprendre le syndrome de Pendred
- Les symptômes auditifs à surveiller
- Les signes thyroïdiens à ne pas négliger
- Troubles de l'équilibre et autres manifestations
- Comment poser un diagnostic fiable ?
- Prise en charge et accompagnement au quotidien
Comprendre le syndrome de Pendred
Définition et historique
Le syndrome de Pendred est une maladie génétique rare qui associe principalement une surdité neurosensorielle bilatérale et des anomalies de la thyroïde. Il a été décrit pour la première fois en 1896 par le médecin britannique Vaughan Pendred, auquel il doit son nom.
On le reconnaît généralement par deux signes majeurs : une perte auditive qui apparaît très tôt, parfois dès la naissance, et l’apparition plus tardive d’un goitre, c’est-à-dire une augmentation du volume de la thyroïde.
Sur le plan physiologique, ce syndrome s’accompagne d’anomalies bien spécifiques de l’oreille interne, comme l’élargissement de l’aqueduc vestibulaire ou, dans certains cas, une hypoplasie de la cochlée. Ces modifications anatomiques expliquent directement les troubles de l’audition.
Les problèmes thyroïdiens, quant à eux, proviennent d’un défaut de transport de l’iode vers les cellules de la thyroïde, un élément essentiel à la production des hormones thyroïdiennes.
Prévalence et population concernée
La prévalence exacte du syndrome de Pendred reste difficile à établir, mais les études disponibles donnent une idée assez claire de son importance parmi les troubles auditifs. Il représenterait environ 4 à 10% des surdités congénitales sévères à profondes (1), ce qui en fait l’une des causes les plus fréquentes de surdité syndromique apparaissant avant l’acquisition du langage. D’autres estimations situent sa prévalence entre 1 et 9 cas pour 100 000 personnes (2).
Certaines recherches suggèrent même que le syndrome pourrait être impliqué dans près de 7,5 % des surdités congénitales (3). Il touche autant les filles que les garçons et ne montre aucune prédisposition géographique, ce qui signifie qu’il peut concerner des individus de toutes origines.
La maladie se distingue également par une grande variabilité clinique : deux personnes d’une même famille peuvent présenter des symptômes très différents, tant dans leur intensité que dans l’âge d’apparition. Cette diversité rend parfois le diagnostic précoce plus complexe.
Transmission génétique autosomique récessive
Le syndrome de Pendred se transmet selon un mode autosomique récessif. Cela signifie qu’un enfant ne développe la maladie que s’il hérite de deux copies mutées du gène, l’une venant de chaque parent. Dans la majorité des cas, ces parents sont des porteurs sains : ils n’ont qu’une seule copie altérée et ne présentent aucun symptôme.
Sur le plan moléculaire, le syndrome est le plus souvent lié à des mutations du gène SLC26A4 (anciennement PDS), situé sur le chromosome 7. Ce gène code pour la pendrine, une protéine impliquée dans le transport de plusieurs ions (notamment l’iode, le chlore et le bicarbonate). La pendrine est surtout active dans la thyroïde, l’oreille interne et le rein, ce qui explique la nature des symptômes observés.
Plus de 150 mutations de SLC26A4 ont déjà été identifiées. Pourtant, dans environ la moitié des cas, l’anomalie génétique précise n’est pas retrouvée, suggérant l’intervention d’autres gènes ou de facteurs encore inconnus. Plus rarement, soit environ 1 % des cas, une mutation du gène FOXI1, situé sur le chromosome 5, peut être en cause.
Pour les familles concernées, il est important de savoir qu’un couple ayant déjà un enfant atteint présente à chaque nouvelle grossesse un risque de 25 % d’avoir un autre enfant touché (4). C’est une information clé dans le cadre du conseil génétique.
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Les symptômes auditifs à surveiller
La perte auditive constitue la manifestation principale du syndrome de Pendred. Détectée dès la naissance ou apparaissant dans les premières années de vie, cette surdité présente des caractéristiques distinctives qu'il est crucial de reconnaître pour permettre une prise en charge précoce et adaptée.
Surdité neurosensorielle bilatérale
Dans le syndrome de Pendred, la surdité touche presque toujours les deux oreilles, ce qui en fait une atteinte bilatérale. Toutefois, l’intensité de la perte auditive peut varier d’une oreille à l’autre : elle n’est pas forcément symétrique. Dans de rares cas, la surdité peut même débuter sur une seule oreille, mais une surveillance étroite est alors indispensable, car l’oreille encore fonctionnelle peut se détériorer secondairement, parfois de manière rapide.
La perte auditive est généralement neurosensorielle, c’est-à-dire liée à un dysfonctionnement de l’oreille interne ou du nerf auditif. Il ne s’agit donc pas d’un problème de conduction du son dans l’oreille externe ou moyenne. Chez certains patients, une composante mixte peut malgré tout apparaître, notamment lorsqu’une hyperpression au niveau de l’oreille interne perturbe la transmission sonore.
Surdité congénitale ou précoce
Chez les personnes atteintes du syndrome de Pendred, les premiers signes auditifs apparaissent généralement soit dès la naissance (surdité congénitale), soit avant l'âge de trois ans (surdité précoce). Cette apparition précoce distingue le syndrome de Pendred d'autres troubles auditifs qui se manifestent plus tard dans la vie.
Les signes qui doivent vous alerter chez un jeune enfant incluent notamment :
- L'absence de réaction aux bruits environnants
- Un retard dans l'apprentissage de la parole
- Des réactions lentes aux stimuli sonores
Par ailleurs, un enfant souffrant de surdité congénitale peut également présenter des difficultés à ramper, à marcher ou à coordonner ses mouvements, témoignant d'un retard du développement moteur parfois associé.
Fluctuations auditives et surdité brusque
L’un des aspects les plus importants du syndrome de Pendred est le caractère non stable de la perte auditive. Elle a tendance à fluctuer et à s’aggraver par paliers, plutôt que de rester constante. Des épisodes de surdité brusque peuvent survenir à n’importe quel moment, avec une récupération qui n’est souvent que partielle.
Plusieurs facteurs peuvent déclencher ces aggravations soudaines :
- un traumatisme crânien, même léger ;
- des variations de pression, comme en altitude ou en plongée ;
- une infection des voies respiratoires ;
- un épisode fébrile.
Il est donc essentiel d’être informé de ces risques, quel que soit l’âge, afin d’adopter les bonnes mesures de prévention. On recommande notamment d’éviter les sports de contact, de porter un casque lors des activités exposées aux chocs et de renoncer à la plongée sous-marine.
Acouphènes et impact sur le langage
Au cours des épisodes de surdité brusque, des bourdonnements d'oreille (acouphènes) apparaissent fréquemment. Ces sensations sonores perçues en l'absence de stimulus extérieur peuvent s'avérer particulièrement incommodantes et anxiogènes.
En outre, l'impact de cette surdité sur le développement du langage varie considérablement selon l'âge d'apparition et sa sévérité. Si la surdité est présente dès la naissance ou survient avant l'acquisition du langage, les conséquences peuvent être significatives :
- Une surdité moyenne peut entraîner des troubles de l'articulation et nécessiter que la parole soit perçue à forte intensité
- Une surdité sévère peut empêcher toute acquisition spontanée du langage, l'enfant pouvant percevoir la voix à forte intensité sans comprendre la parole
Pour évaluer précisément le retentissement de ces surdités évolutives sur le développement de la parole et du langage de l'enfant, un bilan orthophonique est fortement recommandé. Cette évaluation permettra de mettre en place une prise en charge adaptée pour limiter l'impact sur le développement global.
Les signes thyroïdiens à ne pas négliger
Les manifestations thyroïdiennes constituent le second pilier du syndrome de Pendred, apparaissant généralement plus tardivement que les symptômes auditifs. Ces signes cliniques méritent toute votre attention car ils peuvent significativement affecter votre qualité de vie quotidienne.
Apparition du goitre à l'adolescence
Le goitre ; c’est-à-dire l’augmentation visible du volume de la glande thyroïde à l’avant du cou, est la manifestation thyroïdienne la plus typique du syndrome de Pendred.
Contrairement à la surdité, souvent présente dès la naissance, le goitre se développe plus tardivement. Il apparaît le plus souvent autour de la puberté, mais son âge d’apparition reste très variable : dans 40 % des cas, il survient avant la puberté (rarement avant 10 ans), et dans 60 % des cas, il n’est constaté qu’à l’âge adulte (1). Quelques situations exceptionnelles de goitres congénitaux ont même été décrites.
La plupart du temps, ce gonflement est surtout un désagrément esthétique. Cependant, lorsqu’il devient volumineux, il peut provoquer une gêne à la déglutition ou à la respiration. C’est pourquoi une surveillance régulière est recommandée : en général, une échographie annuelle chez l’enfant et tous les deux ans chez l’adulte permet de suivre l’évolution du goitre et d’anticiper toute complication.
Hypothyroïdie : fatigue, frilosité, prise de poids
Même si le goitre peut apparaître sans perturber le fonctionnement hormonal (on parle alors d’état euthyroïdien), environ la moitié des personnes atteintes du syndrome de Pendred développent une hypothyroïdie. Cette condition correspond à une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes, ce qui entraîne un ensemble de symptômes qu’il est important de reconnaître tôt.
Parmi les signes les plus fréquents, on retrouve :
- une fatigue persistante et inexpliquée ;
- une sensation de froid plus marquée que d’habitude ;
- une prise de poids sans raison apparente ;
- un ralentissement du rythme cardiaque ;
- de la constipation ;
- un ralentissement intellectuel ou des troubles de concentration ;
- une baisse de la libido ;
- parfois même des symptômes dépressifs.
Ces manifestations reflètent un ralentissement global du métabolisme, puisque les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) jouent un rôle essentiel dans la croissance, l’énergie et le fonctionnement de nombreux organes. Leur caractère souvent aspécifique peut toutefois retarder le diagnostic chez une personne qui n’est pas encore suivie pour le syndrome de Pendred.
En cas d’hypothyroïdie avérée, un traitement par L-thyroxine est instauré immédiatement et doit être poursuivi à vie. Ce traitement corrige efficacement le déficit hormonal et contribue aussi à prévenir la formation d’un goitre ou à en limiter l’évolution.
Lien entre pendrine et métabolisme de l'iode
Pour comprendre les troubles thyroïdiens du syndrome de Pendred, il faut revenir au rôle essentiel de la pendrine, la protéine codée par le gène SLC26A4. Dans la thyroïde, elle se situe au pôle apical des cellules folliculaires et participe directement à la gestion de l’iode, un élément indispensable à la fabrication des hormones thyroïdiennes.
En situation normale, la pendrine permet le passage de l’iodure depuis la cellule vers le colloïde intrafolliculaire, en échange d’un ion chlorure. C’est dans ce colloïde que l’iodure est transformé en iode, puis intégré dans les précurseurs des hormones T3 et T4. Sans ce transport d’iodure, la chaîne de production hormonale ne peut pas fonctionner correctement.
Dans le syndrome de Pendred, ce mécanisme est perturbé : la thyroïde peine à incorporer l’iode, malgré sa présence dans le sang. Pour tenter de compenser ce déficit, la glande augmente de volume, ce qui conduit à la formation d’un goitre.
Ce défaut apparaît clairement lors du test au perchlorate, qui met en évidence une mauvaise fixation (ou organification) de l’iode chez les patients atteints. Chez ceux qui restent euthyroïdiens malgré un goitre, une supplémentation en iode peut parfois contribuer à réduire la taille de la glande.
Troubles de l'équilibre et autres manifestations
Au-delà des problèmes auditifs et thyroïdiens, le syndrome de Pendred peut entraîner d'autres symptômes significatifs. Les troubles vestibulaires figurent parmi les manifestations les plus incommodantes, affectant directement votre équilibre et votre qualité de vie quotidienne.
Vertiges et troubles vestibulaires
Les vertiges constituent une manifestation fréquente du syndrome de Pendred, directement liée aux malformations de l'oreille interne. En effet, l'élargissement de l'aqueduc vestibulaire et la dilatation du sac endolymphatique perturbent le fonctionnement du système vestibulaire, responsable de l'équilibre.
Ces vertiges se caractérisent par une sensation de rotation ou de déplacement de l'environnement. Ils peuvent survenir spontanément ou être déclenchés par certaines situations comme:
- Les changements brusques de position de la tête
- Les mouvements rapides
- L'exposition à des bruits forts
- Les environnements visuellement chargés
Par ailleurs, ces épisodes vertigineux peuvent s'accompagner d'une impression de flottement persistante entre les crises, rendant difficile la marche en ligne droite ou le maintien d'une position stable. Néanmoins, l'intensité et la fréquence de ces symptômes varient considérablement d'une personne à l'autre.
Retard moteur chez l'enfant
Chez les jeunes enfants, le syndrome de Pendred peut parfois entraîner un retard dans l’acquisition des compétences motrices, principalement en raison d’une atteinte du système vestibulaire, essentiel à l’équilibre.
Le signe le plus fréquent est un retard dans l’apprentissage de la marche, souvent lié à des difficultés d’équilibre. La coordination peut également être affectée, rendant plus difficiles certaines activités comme monter des escaliers, courir ou faire du vélo. L’ampleur de ces difficultés varie toutefois d’un enfant à l’autre selon la sévérité de l’atteinte vestibulaire.
Certains enfants peuvent aussi présenter une hypotonie, c’est-à-dire un tonus musculaire un peu diminué. Bien qu’elle soit généralement modérée, elle peut contribuer au retard moteur et justifier un accompagnement en kinésithérapie pour soutenir les acquisitions.
Il est important de souligner que ces retards moteurs ne s’accompagnent pas de troubles cognitifs. Avec un suivi adapté et des stratégies de compensation, la plupart des enfants parviennent à développer une motricité satisfaisante et à gagner en autonomie.
Nausées et instabilité posturale
Les troubles vestibulaires du syndrome de Pendred s'accompagnent souvent de nausées et d'une instabilité posturale persistante. Ces symptômes résultent directement du conflit sensoriel entre les informations visuelles, proprioceptives et vestibulaires.
Les nausées peuvent survenir pendant les épisodes vertigineux aigus mais aussi lors de situations spécifiques comme:
- La lecture pendant un trajet en voiture
- L'exposition à des stimuli visuels complexes (foules, centres commerciaux)
- Les environnements avec des motifs visuels répétitifs
L'instabilité posturale se manifeste quant à elle par une difficulté à maintenir une position stable, particulièrement dans l'obscurité ou sur des surfaces instables. Vous pouvez ressentir une tendance à pencher d'un côté ou à avoir besoin d'un support visuel pour maintenir votre équilibre.
Cette instabilité s'accentue généralement lors de la fatigue ou du stress et peut entraîner un risque accru de chutes, notamment chez les personnes âgées. De ce fait, l'aménagement de l'environnement et l'apprentissage de techniques de stabilisation deviennent essentiels pour préserver votre autonomie au quotidien.
À noter que des exercices spécifiques de rééducation vestibulaire peuvent significativement améliorer ces symptômes en favorisant les mécanismes de compensation centrale. Ces exercices visent à habituer progressivement le cerveau aux situations provoquant vertiges et nausées, diminuant ainsi leur intensité au fil du temps.
Comment poser un diagnostic fiable ?
Le diagnostic du syndrome de Pendred repose sur une combinaison d'examens complémentaires permettant d'identifier avec précision cette affection. Généralement, les médecins suspectent ce syndrome devant l'association d'une surdité de perception et de malformations caractéristiques de l'oreille interne, parfois avant même l'apparition des signes thyroïdiens.
Imagerie de l'oreille interne (scanner, IRM)
L'imagerie constitue un élément fondamental du diagnostic. Le scanner des rochers (os situés derrière l'oreille) se révèle pathologique dans 85% des cas, montrant notamment une dilatation des aqueducs du vestibule, une malformation de Mondini ou une hypoplasie cochléaire. Ces examens doivent être réalisés dans un centre spécialisé, à la fois en imagerie ORL et en imagerie pédiatrique.
Deux techniques complémentaires sont généralement utilisées :
- Le scanner (tomodensitométrie) permet d'analyser principalement le labyrinthe osseux avec une meilleure résolution des changements osseux
- L'IRM visualise le labyrinthe membraneux, les nerfs cochléovestibulaires et faciaux, tout en recherchant d'éventuelles anomalies cérébrales
Ces anomalies radiologiques, bien que non spécifiques au syndrome de Pendred, présentent une configuration caractéristique : dilatation bilatérale de l'aqueduc du vestibule ou du sac endolymphatique, cochlée incomplète (absence de différenciation des tours intermédiaire et apical) et parfois vestibule élargi. Ces malformations sont toujours bilatérales, mais peuvent être asymétriques et d'intensité variable.
Test au perchlorate
Le test au perchlorate permet d’évaluer l’anomalie d’organification de l’iode, caractéristique du syndrome de Pendred. Il consiste à mesurer la quantité d’iode radioactif relarguée dans les deux heures suivant l’injection de perchlorate. Une sécrétion supérieure à 10% est considérée comme évocatrice du syndrome, même si ce test reste imparfait en termes de sensibilité et de spécificité (1).
Chez l’enfant de moins de 10 ans, ce test peut parfois être le seul examen anormal, en révélant une fixation insuffisante de l’iode par la thyroïde, alors même que le goitre n’est pas encore visible. Il garde donc un intérêt particulier dans le diagnostic précoce.
Toutefois, avec l’essor des analyses génétiques, désormais plus fiables et plus précises, le test au perchlorate est moins souvent utilisé en première intention. Il conserve malgré tout sa place dans certains contextes spécifiques où des éclaircissements supplémentaires sont nécessaires.
Analyse génétique du gène SLC26A4
La confirmation définitive du diagnostic repose sur l'analyse génétique moléculaire. Le généticien clinicien évoque le diagnostic devant l'association d'une surdité de perception et d'une dilatation bilatérale de l'aqueduc du vestibule, puis adresse un prélèvement sanguin ou salivaire pour analyse du gène SLC26A4.
Deux techniques principales sont utilisées :
- Le séquençage Sanger, méthode de référence dans 43 articles scientifiques
- Le séquençage haut débit (NGS), qui analyse simultanément plusieurs gènes et gagne en popularité
Enfin, le syndrome de Pendred se transmettant sur un mode récessif autosomique, le diagnostic ne peut être confirmé que par l'identification de variations pathogènes sur les deux copies du gène SLC26A4 chez le patient.
Prise en charge et accompagnement au quotidien
La prise en charge du syndrome de Pendred nécessite une approche pluridisciplinaire, impliquant différents spécialistes qui travaillent ensemble pour améliorer votre qualité de vie. Bien qu'il n'existe pas de traitement curatif, plusieurs options thérapeutiques permettent de gérer efficacement les symptômes.
Appareillage auditif et implants cochléaires
Dès que la surdité est confirmée, un suivi auditif annuel est recommandé et un appareillage adapté doit être mis en place le plus tôt possible. Pour les pertes auditives légères à moyennes, on propose généralement des prothèses auditives classiques, comme les contours d’oreille. Toutefois, leur efficacité peut parfois être limitée, en particulier pour la compréhension de la parole.
Lorsque la surdité est sévère à profonde, l’implant cochléaire constitue souvent l’option la plus pertinente. Cet appareil, implanté chirurgicalement dans l’oreille interne, contourne le dysfonctionnement des cellules ciliées et stimule directement le nerf auditif. Grâce à cette technologie, beaucoup de patients parviennent à comprendre la parole sans avoir recours à la lecture labiale et peuvent même, pour certains, téléphoner de manière autonome.
Traitement de l'hypothyroïdie
Pour les patients développant une hypothyroïdie, le traitement repose sur la L-thyroxine orale, prescrite dès le diagnostic et poursuivie à vie. Ce traitement hormonal substitutif permet non seulement de contrôler les symptômes mais peut également prévenir l'apparition du goitre.
En l'absence de signes compressifs ou de pathologie nodulaire, une surveillance clinique et échographique du goitre est généralement suffisante (annuelle chez l'enfant, tous les deux ans chez l'adulte). Par ailleurs, la thyroïdectomie doit être évitée si possible, notamment chez l'enfant, pour limiter les risques de complications post-opératoires.
Rééducation vestibulaire et orthophonique
La prise en charge des troubles vestibulaires associe traitements médicamenteux et kinésithérapie spécifique. Ces exercices visent à améliorer l'équilibre et à réduire le risque de chutes.
Parallèlement, une rééducation orthophonique est essentielle, particulièrement chez les jeunes enfants. Elle favorise le développement du langage et aide à mieux articuler. Pour faciliter la communication avant la maîtrise de la parole, l'apprentissage de la langue des signes ou l'utilisation d'images peut être proposé.
Soutien psychologique et scolarisation adaptée
L'annonce du diagnostic et l'accompagnement d'un enfant atteint du syndrome de Pendred peuvent générer une détresse psychologique importante. Un soutien psychologique est donc souvent bénéfique, tant pour les parents que pour les enfants.
En milieu scolaire, des aménagements spécifiques peuvent être nécessaires. Le diagnostic et la prise en charge doivent être effectués dans un centre référent d'ORL pédiatrique, et une prise de contact avec une association de patients est vivement recommandée pour partager expériences et conseils pratiques.
Source :
- fr.ap-hm.fr : Le syndrome de Pendred
- www.orpha.net : Le syndrome de Pendred - PDF
- www.has-sante.fr : Syndrome de Pendred Texte du PNDS - PDF
- www.amplifon.com : Qu'est-ce que le syndrome de Pendred ?


