Névrite vestibulaire : causes, symptômes et traitements

Névrite vestibulaire : causes, symptômes et traitements
8 min.
Date de publication : 31 décembre 2025
31 décembre 2025
Des vertiges soudains, violents, sans aucun problème d’audition ? La névrite vestibulaire peut littéralement vous faire perdre pied. Comprendre cette affection est la première étape pour retrouver l’équilibre.
Sommaire
- Les bases de la névrite vestibulaire que vous devez connaître
- Les symptômes souvent ignorés ou mal interprétés
- Les causes de la névrite vestibulaire
- Traitements et rééducation
Résumé :
- La névrite vestibulaire est une inflammation du nerf de l'équilibre qui peut bouleverser votre quotidien.
- Reconnaissez les signes distinctifs : vertiges rotatoires intenses sans perte auditive, contrairement à la labyrinthite qui affecte aussi l'ouïe.
- Identifiez la cause principale : infection virale (souvent HSV-1) qui réactive des virus dormants, particulièrement lors de périodes de stress.
- Privilégiez la rééducation vestibulaire : les médicaments soulagent temporairement, mais seuls les exercices de stabilisation permettent une guérison durable.
- Anticipez la durée de récupération : phase aiguë de 2-7 jours, mais déséquilibre résiduel possible pendant plusieurs mois chez 40% des patients.
- Consultez rapidement un spécialiste : un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée sont essentiels pour optimiser votre rétablissement.
Les bases de la névrite vestibulaire que vous devez connaître
La névrite vestibulaire représente l'une des causes principales de vertiges soudains et intenses. Comprendre ses mécanismes vous aidera à mieux gérer cette affection perturbante.
Qu'est-ce que la névrite vestibulaire ?
La névrite vestibulaire (parfois appelée neuronite vestibulaire) , est une inflammation aiguë du nerf vestibulaire. Ce nerf fait partie du huitième nerf crânien et joue un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre. Lorsqu’il est inflammé, les informations envoyées par l’oreille interne vers le cerveau deviennent incohérentes. Le cerveau reçoit alors des signaux erronés, ce qui entraîne un trouble brutal de l’équilibre.
Cette affection est le plus souvent liée à une infection virale, ou survient à la suite d’un épisode viral récent. Elle touche généralement un seul côté, ce qui explique l’intensité des symptômes au début.
Après la phase aiguë, l’organisme met progressivement en place des mécanismes de compensation. Les symptômes s’améliorent habituellement en quelques jours à quelques semaines. Toutefois, chez certains patients, un léger déséquilibre peut persister, en particulier lors des mouvements rapides de la tête.
Rôle du nerf vestibulaire dans l'équilibre
Le nerf vestibulaire joue un rôle crucial dans votre stabilité quotidienne. En effet, il transforme les informations vestibulaires en un référentiel basé sur la position de votre tête par rapport au corps. Ce système complexe se compose de deux sacs remplis de liquide (le saccule et l'utricule) et de trois canaux semi-circulaires qui recueillent les informations concernant la position et les mouvements de votre tête.
Lorsque vous bougez la tête, le liquide dans ces canaux se déplace également. Les cellules ciliées présentes dans ces structures détectent ce mouvement et produisent des impulsions nerveuses qui informent votre cerveau du sens des mouvements de la tête. Par conséquent, toute inflammation de ce nerf perturbe directement votre capacité à maintenir l'équilibre.
Différence entre névrite vestibulaire et labyrinthite
Bien que souvent confondues, ces deux conditions présentent des différences notables :
- La névrite vestibulaire affecte uniquement la branche vestibulaire du nerf, provoquant des vertiges sans altération de l'audition.
- La labyrinthite, en revanche, touche les deux branches du nerf vestibulo-cochléaire, entraînant à la fois des vertiges et des troubles auditifs comme des acouphènes ou une perte d'audition.
Cette distinction est essentielle pour le diagnostic. L'absence d'acouphènes ou de surdité représente un signe distinctif de la névrite vestibulaire et permet de la différencier non seulement de la labyrinthite mais aussi de la maladie de Ménière.
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Les symptômes souvent ignorés ou mal interprétés
Reconnaître les signes de la névrite vestibulaire peut s'avérer complexe, notamment parce que certains symptômes sont souvent mal interprétés ou confondus avec d'autres affections. Pour vous aider à mieux identifier cette condition, examinons en détail les manifestations caractéristiques.
Vertiges soudains et intenses
La névrite vestibulaire se manifeste principalement par des vertiges rotatoires brutaux et sévères. Ces vertiges donnent l'impression que tout tourne autour de vous ou que vous-même êtes en rotation. Leur intensité est telle que vous pourriez être contraint de rester alité. Durant cette phase aiguë, les vertiges s'accompagnent généralement de nausées et de vomissements, rendant l'expérience particulièrement éprouvante.
Nystagmus : ce mouvement oculaire révélateur
Un signe distinctif mais souvent méconnu est le nystagmus : un mouvement involontaire et saccadé des yeux. Ce phénomène se caractérise par un mouvement rapide dans une direction, suivi d'un lent retour à la position initiale.
Dans le cas de la névrite vestibulaire, le nystagmus est unidirectionnel, horizontal, avec des secousses rapides orientées vers l'oreille saine. Ce mouvement oculaire anormal constitue un élément clé du diagnostic.
Troubles de la marche et instabilité
En plus des vertiges, il est fréquent de ressentir des difficultés marquées pour maintenir l’équilibre. Cette instabilité se manifeste par une démarche hésitante, avec une tendance à pencher ou à dévier vers le côté atteint.
Toutefois, contrairement à certaines pathologies neurologiques plus sévères, la marche demeure le plus souvent possible. Le patient peut donc se déplacer seul, même si le déséquilibre est net et parfois impressionnant.
Absence de perte auditive : un indice clé
Point essentiel à retenir : la névrite vestibulaire n’altère pas l’audition.
Autrement dit, il n’y a ni acouphènes (bourdonnements ou sifflements), ni sensation d’oreille bouchée, ni baisse de l’audition. Cette absence de symptômes auditifs est un élément fondamental du diagnostic.
Elle permet de distinguer la névrite vestibulaire d’autres affections de l’oreille interne, comme la labyrinthite ou la maladie de Ménière, qui, elles, s’accompagnent de troubles auditifs.
Symptômes persistants : quand s'inquiéter ?
La phase aiguë des vertiges dure le plus souvent entre 2 et 7 jours.(1) Toutefois, chez certains patients, des symptômes résiduels peuvent persister au-delà de cette période.
Il n’est pas rare qu’un déséquilibre léger mais durable se prolonge pendant plusieurs semaines, voire quelques mois. Cette évolution est généralement rassurante : elle correspond au temps dont le cerveau a besoin pour s’adapter et compenser le dysfonctionnement du système vestibulaire.
En revanche, l’apparition de signes neurologiques inhabituels : tels que des troubles de la parole, une faiblesse d’un bras ou d’une jambe, ou une difficulté soudaine à coordonner les mouvements, doit conduire à consulter immédiatement un médecin.
Les causes de la névrite vestibulaire
Comprendre les origines de la névrite vestibulaire vous permet de mieux appréhender votre santé globale. Bien que les causes exactes ne soient pas toujours identifiables dans chaque cas, plusieurs facteurs ont été identifiés par la recherche médicale.
Infections virales : la cause la plus fréquente
L’hypothèse virale est aujourd’hui la plus largement retenue par les spécialistes. La névrite vestibulaire apparaît en effet fréquemment à la suite d’une infection des voies aériennes supérieures, dans 30 à 50 % des cas.(2)
Par ailleurs, des regroupements de cas à certaines périodes de l’année, ainsi que des atteintes familiales, ont été rapportés. Cette présentation parfois épidémique renforce l’hypothèse d’une origine infectieuse, probablement virale.
Réactivation de virus dormants (herpès simplex)
Le virus de l'herpès simplex type 1 (HSV-1) est considéré comme le principal suspect. Il a été détecté par PCR dans certains ganglions vestibulaires lors d'autopsies.
Ce virus possède la capacité particulière d'envahir les neurones sensoriels et d'établir une latence dans les ganglions, avant de se réactiver ultérieurement, notamment pendant les périodes de stress intense.
Cette réactivation virale pourrait déclencher une réaction auto-immune responsable de l'inflammation et de l'œdème du nerf vestibulaire.
Troubles auto-immuns et inflammation chronique
Dans certains cas, votre propre système immunitaire peut être impliqué.
Les troubles auto-immuns peuvent provoquer une inflammation de l'oreille interne lorsque le système immunitaire attaque par erreur les tissus de cet organe.
Cette réaction inflammatoire perturbe alors la transmission des informations sensorielles entre l'oreille et le cerveau, conduisant aux symptômes caractéristiques.
Médicaments ototoxiques et autres facteurs aggravants
Certains médicaments peuvent endommager l'oreille interne et aggraver les troubles vestibulaires.
Environ 130 médicaments sont identifiés comme ototoxiques, notamment certains antibiotiques (aminosides, macrolides), les anti-inflammatoires à forte dose et certains médicaments de chimiothérapie.
D'autres facteurs comme l'hypertension artérielle, la déshydratation ou l'exposition au bruit peuvent également jouer un rôle aggravant.
Traitements et rééducation
Le traitement de la névrite vestibulaire va bien au-delà de la simple prise de médicaments. Une approche complète est nécessaire pour retrouver votre équilibre.
Pourquoi les médicaments ne suffisent pas ?
Durant la phase aiguë, certains médicaments peuvent aider à soulager les symptômes. Les antihistaminiques et les antiémétiques sont notamment utilisés pour réduire les nausées et les vomissements, tandis que les corticostéroïdes peuvent contribuer à diminuer l’inflammation du nerf vestibulaire.
Toutefois, ces traitements n’accélèrent pas la récupération à long terme. Leur utilisation prolongée n’est d’ailleurs pas recommandée, car elle peut freiner les mécanismes naturels de compensation centrale mis en place par le cerveau pour rétablir l’équilibre.
L'importance de la rééducation vestibulaire
La rééducation vestibulaire constitue l'élément clé du traitement. Cette approche thérapeutique stimule les mécanismes de compensation cérébrale, permettant à votre cerveau de s'adapter malgré les informations erronées envoyées par le nerf endommagé.
Exercices de stabilisation du regard
Ces exercices consistent à fixer un point tout en effectuant des mouvements de tête horizontaux puis verticaux. Ils favorisent la récupération en créant de nouvelles connexions neuronales compensatoires.
Durée de récupération : ce que disent les études
La récupération complète peut prendre de quelques semaines à plusieurs mois. Environ 40% des patients conservent des symptômes résiduels après six mois, particulièrement lors d'activités exigeant un bon équilibre.
Quand consulter un spécialiste de l'équilibre ?
Consultez un otorhinolaryngologiste ou un neurologue spécialisé si vos symptômes persistent au-delà de deux semaines malgré la rééducation vestibulaire, ou si vous remarquez une détérioration de votre état.
Source :
- www.laboratoires-unisson.com : Névrite vestibulaire ou neuronite vestibulaire : l’essentiel
- www.revmed.ch : Névrite vestibulaire : traitement et pronostic
Auteur
AuditionSanté


